Blockchain | Layer 2

par Août 27, 2024

StarkNet s’essoufle : que se passe t-il pour le layer 2 d’Ethereum ?

Tout le monde est assez unanime : côté tech, le Layer 2 StarkNet est très impressionnant ! Leader dans la technologie du Zero Knowledge rollup, StarkNet peine à onboarder des utilisateurs. Difficulté due probablement au double défi que s’est lancé StarkWare, l’entreprise derrière le réseau StarkNet.

starknet logo

La barrière de la langue

Le premier est de s’être isolé de l’écosystème EVM (Ethereum Virtual Machine) en ayant pris le parti de créer leur propre langage, le Cairo !

Un langage spécifiquement conçu pour la technologie Zero Knowledge, qui se veut plus scalable et plus permissif.

Sur le papier, ça semble être un énorme avantage, mais ça crée aussi une forte friction côté développement. Tout développeur souhaitant déployer une dApp sur le réseau StarkNet doit d’abord apprendre un tout nouveau langage de programmation. Un apprentissage qui prend souvent plusieurs mois (eh oui, on n’apprend pas le mandarin en deux semaines).

Également, les dApps existant déjà sur d’autres blockchains EVM doivent être entièrement recodées en Cairo pour pouvoir être déployées sur StarkNet.

La force du ZK rollup

La deuxième difficulté provient du principe même du ZK rollup ! Contrairement aux Optimistic rollups, une fois validée sur un ZK rollup, la transaction est directement officialisée sur le réseau Ethereum.

Le but du ZK étant de diviser les coûts en réunissant un maximum de transactions sur le Layer 2 en une seule sur le Layer 1. StarkNet est plus lent quand il y a peu de transactions car il regroupe les transactions en lots pour générer des preuves zk-STARK de manière efficace. En période de faible activité, il attend d’avoir suffisamment de transactions pour optimiser les coûts de gaz et l’utilisation des ressources. Cette attente introduit une latence supplémentaire avant que les transactions ne soient soumises à la blockchain Ethereum. De ce fait, le lancement d’un ZK rollup est un peu plus compliqué qu’un Optimistic rollup jusqu’à ce qu’il ait atteint un nombre suffisant d’utilisateurs.

Les conséquences

C’est donc pour ces deux principales raisons que le réseau StarkNet est un peu moins effervescent que ses concurrents. On n’y trouve pas encore les dApps les plus populaires de l’écosystème web 3, ce qui limite pour l’instant l’intérêt des utilisateurs. Manque d’usage qui entraîne un délai plus long pour remplir les blocs de validation et donc rend la finalité des transactions plus lente.

Et la suite pour StarkNet ?

Si, pour le moment, niveau usage, tout n’est pas rose pour StarkNet, il est important de rappeler que ce Layer 2 est en avance côté technologique par rapport à ses concurrents. Les difficultés présentées précédemment ne sont pas un secret pour StarkWare et ils font le maximum pour réduire cette friction.

L’équipe travaille activement à faciliter la compatibilité de langage pour rendre le déploiement de dApps plus accessible. Il faut aussi rappeler que StarkNet propose des frais de transactions parmi les plus bas de l’écosystème Ethereum. La sécurité y est aussi globalement plus importante. Quant à la vitesse des transactions, le problème va se résoudre de lui-même au fur et à mesure que l’écosystème va gagner en attractivité.

De plus, le projet cherche à augmenter sa proposition de valeur en profitant de la mise à jour OpCat sur Bitcoin pour y construire un Layer 2. Pour toutes ces raisons, StarkNet n’est clairement pas une blockchain à ignorer. Si tout se passe comme prévu, elle pourrait même devenir une des plus florissantes et agréables à utiliser.

Du coup, on fait quoi sur StarkNet aujourd’hui ?

Ce n’est pas parce que le réseau est isolé de l’EVM qu’il est vide pour autant ! Beaucoup d’équivalents à des dApps bien connues de l’écosystème EVM y sont déjà présents. Vous pouvez déjà aller découvrir un grand nombre de dApps construites sur StarkNet ici : https://www.starknet-ecosystem.com/fr

Pour les swaps décentralisés, Ekubo et Avnu font très bien l’affaire, par exemple, mais ils sont bien loin d’être les seuls DEX de l’écosystème ! Pour faire du rendement sur vos tokens, stables ou non, il y a zkLend, un AAVE-like qui vous permettra de prêter et d’emprunter des tokens pour vos stratégies DeFi. 

Pour les NFT, il y a ELEMENT, FLEX, PYRAMIDE et VENTORY, qui sont des équivalents d’OpenSea. Et le super projet Carbonnable, que j’aime beaucoup, vous permettra d’acquérir des NFT représentant des parcelles de terrain reboisées dans le monde réel, qui produiront des crédits carbone revendus pour vous générer un rendement !

Et comment on va tester tout ça ?

Pour ce qui est des bridges, StarkNet est assez accessible. Pour passer du réseau Ethereum à StarkNet, le bridge officiel StarkGate fait très bien l’affaire !

https://starkgate.starknet.io/

Pour bridge depuis un autre Layer 2 ou une autre chaîne, Rango reste une des solutions les plus efficaces.

https://app.rango.exchange/bridge?

Maintenant que vous avez une idée des tenants et aboutissants des avantages et des difficultés que rencontre StarkNet, on ne peut que vous conseiller d’aller tester ce réseau et de chercher à dépasser les limites de l’EVM !

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Pierre Vauquelin

Pierre Vauquelin

Rédacteur

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