Bitcoin

par Oct 28, 2023

Penser Bitcoin et comprendre le BTC : Rencontre avec Yorick de Mombynes

« Bitcoin offre aux individus la possibilité de reprendre le contrôle de leur propre argent, en dehors des mécanismes étatiques qui ont historiquement servi à restreindre cette liberté »

En explorant Bitcoin et les cryptomonnaies, nous ne pouvions pas ignorer la philosophie du Bitcoin, ce qui nous a inévitablement conduit à rencontrer Yorick de Mombynes, fervent défenseur de la liberté financière et de Bitcoin.

De la Genèse de Bitcoin à l’école autrichienne d’économie

Le rapport entre l’École autrichienne d’économie, les Cypherpunks et Bitcoin est étroitement lié à la philosophie et aux idées qui ont influencé la création de Bitcoin par Satoshi Nakamoto. Revenons aux racines idéologiques du Bitcoin.

D’un côté, nous avons les cypherpunks. Ils sont des activistes du mouvement de la cryptographie et de la vie privée qui ont émergé dans les années 1980 et 1990. Ils ont promu l’utilisation de la cryptographie et des outils de confidentialité pour protéger la vie privée et la sécurité des individus dans le contexte numérique. Les cypherpunks ont joué un rôle important dans le développement du mouvement Bitcoin en mettant l’accent sur la décentralisation, la sécurité et l’anonymat dans les transactions financières.

De l’autre côté, et ce, bien avant la naissance de Bitcoin, est né un courant économique, l’École autrichienne d’économie, qui a trouvé son écho et une renaissance avec la création de Bitcoin. L’École autrichienne d’Économie, représentée par des économistes tels que Ludwig von Mises et Friedrich A. Hayek, met l’accent sur la décentralisation, la souveraineté individuelle et le libre marché. Cette école de pensée soutient que les interactions spontanées sur le marché, sans intervention étatique, sont les mieux à même de réguler l’économie et l’inflation.

« L’École Autrichienne d’économie m’a fourni les armes intellectuelles me permettant de défendre ma tendance naturelle à dire « non » à toutes les formes d’intervention de l’État. Mises incite à se conformer aux principes et à débattre sereinement et calmement en faveur de la supériorité d’un marché décentralisé et orienté vers le consommateur, en opposition à l’économie centralisée et planifiée par des bureaucrates. »

Ron Paul, Mises Et l’École Autrichienne

Lorsque Satoshi Nakamoto a publié le livre blanc de Bitcoin en 2008, certains points trouvaient leur écho dans les idées de l’École autrichienne d’économie, mais aussi dans les principes des cypherpunks pour créer un système de paiement électronique décentralisé fondé sur la technologie de la blockchain. Bitcoin permet de contourner les institutions financières traditionnelles en éliminant le besoin de tiers de confiance et en offrant aux individus la possibilité de contrôler leur propre argent.

« Le Bitcoin pour moi c’est devenu un hobby à partir de l’année 2016 quand j’ai découvert ce sujet (…) Je me suis appuyé sur des grands penseurs, des grands auteurs, des grands économistes, des philosophes essentiellement de l’école autrichienne.»

Bitcoin, bien plus qu’une monnaie en devenir

En bref, le lien entre l’École autrichienne d’Économie, les cypherpunks et Bitcoin réside dans la convergence de leurs idéaux de décentralisation, de souveraineté individuelle, de liberté financière et de sécurité.

Mais, le Bitcoin, comme nous l’explique Yorick, n’est pas seulement un simple outil financier. Il incarne une philosophie profonde de la liberté et de l’autonomie, qui va bien au-delà de sa fonction première. Il remet en question notre conception même de la monnaie, du pouvoir et de la gouvernance.

En d’autres termes, le Bitcoin ne cherche pas uniquement à être une alternative aux monnaies traditionnelles. Il souhaite complètement repenser la manière dont les sociétés organisent et conceptualisent la valeur et le pouvoir. Ainsi, émerge-t-il comme un défi puissant aux systèmes monétaires établis, et peut-être même, comme une nouvelle frontière dans notre quête perpétuelle de liberté et d’autonomie.

« L’aspect révolution monétaire qui pour moi est d’ailleurs même encore plus intéressant que les autres aspects parce que il est plus dérangeant, il intègre des aspects politiques, civilisationnels, culturels, économiques.»

Bitcoin, penser la monnaie autrement

Bitcoin, en tant que monnaie décentralisée et sans autorité centrale, offre une voie alternative à la souveraineté monétaire. En effet, le BTC remet en cause le rôle même de la monnaie comme unité de compte, moyen d’échange et réserve de valeur, le tout en éliminant la nécessité d’une validation par des entités centralisées.

« Les courants libéraux ont plus de mal à comprendre les cryptos parce qu’ils n’ont pas tout à fait la même vision de la monnaie. »

Il menace la suprématie du dollar, même si paradoxalement la monnaie du pays de l’oncle Sam est très présente dans notre écosystème, que ce soit dans notre manière de compter, nous comptons, même nous, européens souvent en dollars, ou que ce soit dans le nombre de stablecoins, indexé sur le dollar.

« Grâce à l’USDT, le dollar a pris le dessus en tout cas sur l’euro ou d’autres monnaies, c’est un écrasement complet du dollar du coup (…) Les États-Unis ont réussi à poser leur monnaie comme monnaie de référence mondiale à leur profit économique et géopolitique.»

Si nous allons plus loin, le bitcoin n’est pas qu’une réponse à des inefficacités économiques ; il est aussi, et peut-être surtout, un acte de défiance contre des structures de pouvoir et contre des monnaies étatiques. Il conteste, autant les modalités de création que de distribution de la richesse, et les mécanismes sociopolitiques qui régissent nos systèmes économiques.

De fait, la philosophie du Bitcoin ne peut pas être réduite à une série de considérations techniques ou financières. Elle incarne une vision du monde qui trouve son ancrage dans des principes économiques austro-libertaires, mais qui transcendent également ces fondations pour remettre en question nos systèmes sociopolitiques.

Ce n’est rien de moins qu’une révolution silencieuse, alimentée par une technologie disruptive, mais également portée par une aspiration profonde à la liberté et à la souveraineté individuelle.

À Yorick le mot de la fin :

« L’irruption des cryptos dans le paysage fait prendre conscience à énormément de gens qu’il y a un sujet sur la monnaie.(…)Le régime monétaire dans lequel on est depuis 1971 est fondamentalement vicieux et corrompu, il détruit l’harmonie sociale et il limite le développement économique. »

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