Siborg : quand la tokenisation bouscule la publicité – Avec Maxime Gay
Alors que la publicité continue de se battre sur le terrain des clics et des impressions, Siborg choisit une toute autre voie. Grâce à la tokenisation, cette jeune start-up, soutenue par la plateforme crypto Swissborg, se donne pour mission de redéfinir l’espace publicitaire. Fini les dépenses marketing classiques ! À la place, Siborg propose un modèle où la visibilité se transforme en un actif financier : échangeable, spéculatif, et peut-être… rentable. Nous avons rencontré Maxime Gay, cofondateur et CEO de Siborg, pour découvrir comment ce projet fonctionne et pourquoi il pourrait bien révolutionner le secteur.
Un concept basé sur la tokenisation des espaces publicitaires
L’idée centrale de Siborg repose sur une mission : tokeniser les espaces publicitaires. En termes simples, les espaces de visibilité sur des sites web, des newsletters ou des applications décentralisées (dApps) sont convertis en actifs numériques. Les annonceurs achètent des tokens représentant ces créneaux publicitaires, qu’ils peuvent ensuite vendre, louer, ou spéculer dessus selon la popularité du support.
Ainsi, au lieu de payer pour une bannière qui disparaît après usage, l’annonceur devient propriétaire d’un espace qui peut prendre de la valeur avec le temps, à mesure que le trafic d’un site augmente par exemple.
« Aujourd’hui, les gens peuvent acheter de la visibilité sur des sites web, des newsletters, des DApp, etc. Donc ça, l’intérêt c’est qu’on ramène deux types de valeur : la visibilité actuelle – combien de personnes regardent mon site aujourd’hui – et aussi une exposition à la visibilité future. »
Siborg Ads : le système de marché décentralisé
Siborg Ads, la plateforme publicitaire développée par l’équipe de Siborg, fonctionne comme une marketplace décentralisée où les annonceurs et les éditeurs échangent des espaces publicitaires sous forme de NFT. Grâce à cette infrastructure basée sur la blockchain, Siborg propose une transparence totale : chaque transaction est enregistrée et vérifiable par tous les acteurs.
Les annonceurs achètent des encarts publicitaires via des smart contracts, qui garantissent la propriété de l’espace et le droit exclusif de soumettre une publicité. En revanche, la validation des publicités reste entre les mains des éditeurs, qui peuvent rejeter des annonces s’ils jugent que le contenu n’est pas approprié ou de qualité.
Maxime Gay souligne l’importance de ce contrôle éditorial :
« Nous voulons éviter les dérives liées aux publicités douteuses ou aux scams. Les éditeurs conservent le pouvoir de valider ce qui est affiché, tout en bénéficiant de la monétisation directe via les tokens. »
Alignement des intérêts : un modèle gagnant-gagnant
Le modèle publicitaire de Siborg se distingue également par l’alignement des intérêts qu’il propose entre les sponsors (annonceurs) et les éditeurs de contenu (publishers). Les annonceurs ne se contentent plus de louer un espace publicitaire : ils ont désormais intérêt à maximiser la valeur de cet espace, car cela augmente également leur potentiel de revente.
Cet aspect spéculatif attire aussi de nouveaux types d’investisseurs. Par exemple, des DAO (organisations autonomes décentralisées) ont exprimé leur intérêt pour ce modèle, car il leur permet de transformer des dépenses publicitaires en investissement marketing à long terme. Cryptoast, un média spécialisé dans la cryptomonnaie, est d’ailleurs le premier média à avoir expérimenté cette nouvelle forme de publicité avec Siborg Ads, tokenisant ses encarts publicitaires pour ses newsletters quotidiennes.
L’intégration de Lens Protocol : personnalisation et monétisation sociale
En plus de son approche innovante de la publicité tokenisée, Siborg étend son écosystème à travers une intégration clé avec Lens Protocol, une plateforme Web3 de réseaux sociaux décentralisés. Cette collaboration permet à Siborg de tirer parti des fonctionnalités SocialFi de Lens, qui offrent aux utilisateurs la possibilité de posséder et de monétiser leurs interactions sociales.
Lens Protocol, développé par l’équipe de AAVE, permet aux utilisateurs de gérer leurs publications, abonnements et interactions sous forme de NFT. Grâce à cette intégration, Siborg permet à ses utilisateurs de connecter leurs profils Lens pour accéder à une expérience publicitaire personnalisée, tout en conservant la propriété de leurs données sociales. Cela signifie que les utilisateurs peuvent choisir de monétiser directement leurs interactions, que ce soit en publiant du contenu ou en louant des espaces de visibilité pour des publicités.
Ce partenariat renforce l’offre de Siborg en termes de transparence et de contrôle des données. En s’appuyant sur la technologie de Lens, Siborg permet aux utilisateurs d’acheter, de vendre ou de louer des espaces publicitaires, tout en garantissant la propriété totale des données de visibilité. Cela crée un écosystème publicitaire où les annonceurs et les publishers sont alignés sur la rentabilité à long terme, et où les utilisateurs sont davantage empouvoirés dans l’économie Web3.
Pour Siborg, la publicité en ligne n’est pas nécessairement en train de se transformer, elle vit plutot avec son temps. En tokenisant la visibilité, la start-up crée un nouveau modèle économique où la publicité devient un actif liquide, avec une valeur fluctuante en fonction de la popularité des supports.
Enfin, à Maxime le mot de la fin
« Ce qu’on veut faire, c’est créer une nouvelle classe d’actifs en tokenisant la visibilité et l’attention. […] On ne veut pas refaire de la publicité programmatique. Ce qu’on veut faire, c’est rendre la visibilité aussi valorisable qu’un actif. »
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Magali Bourdou
Co-fondateur