À la découverte de Cosmos : Avec Youssef Amrani d’Atom Accelerator
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Après avoir fait quelques détours du côté de Bitcoin, il était temps pour nous de remettre un peu la tête dans les nuages et de retourner explorer Cosmos, cette fois-ci en compagnie de Youssef Amrani, fondateur d’Atom Accelerator, un incubateur qui permet le soutien de projets de l’écosystème Cosmos.
Youssef nous a partagé sa vision et ses réflexions sur les défis et les opportunités liés à la gouvernance et à l’interopérabilité dans la blockchain. Faisons un peu le point sur les différents termes techniques abordés dans cette interview.
Cosmos et le Cosmos Hub : l’énergie atomique
Ce sont des points que nous avons déjà évoqués, toutefois, un petit rappel s’impose. Cosmos est un écosystème qui abrite plusieurs blockchains dans le Cosmos Hub. Le Cosmos Hub est lui-même gouverné par les détenteurs d’Atom. Or, ces derniers ont récemment refusé la proposition d’Atom 2.0.
« Le gros risque après Atom 2.0 c’était une sorte d’exode de la communauté de développeurs et un programme de bourse c’est la meilleure façon de garder les gens dans l’écosystème. »
Si vous souhaitez en découvrir plus sur l’écosystème Cosmos, nous vous recommandons cet article, qui accompagne notre rencontre avec Kam Benbrick alors chez Imperator.io, validateur Cosmos. Toutefois, Youssef nous en propose également une définition :
« Atom devient une sorte de VC décentralisé […] identifie les projets les plus intéressants pour investir directement en eux.(…) C’est un écosystème où il faut continuer à évoluer et il y a besoin de faire des smart contracts pour continuer à faire de nouveaux produits. »
C’est dans ce contexte que nous avons rencontré Youssef, fondateur d’Atom Accelerator, DAO dont l’intérêt est d’attirer les développeurs, étape réussie avec succès lors de sa première année, et d’améliorer et de participer à la planification de l’économie d’ATOM, étape en cours actuellement, la DAO ayant deux ans.
« On inverse complètement la pyramide parce que on s’est rendu compte à travers ces neuf premiers mois que la valeur elle est beaucoup plus intéressante à aller chercher quand il y a une planification stratégique derrière. »
La gouvernance décentralisée et les enjeux de la centralisation
Youssef a mis en avant l’importance de centraliser certaines décisions au sein d’un « Parlement » dédié plutôt que de laisser chaque proposition être décidée directement par la gouvernance.
Cette approche de la gouvernance permettrait alors d’optimiser le processus décisionnel et de concentrer les ressources sur les propositions ayant un impact significatif. Il a également exprimé le désir de voir émerger des méthodes de vote plus sophistiquées qui permettent d’exprimer des préférences plus nuancées.
Enfin, l’importance de présenter des propositions bien structurées et claires est soulignée pour permettre à tous, y compris aux investisseurs institutionnels, de comprendre facilement les enjeux et de participer de manière éclairée à la gouvernance de la blockchain.
Le concept de vote binaire (oui/non) est également critiqué pour son manque de nuance et Youssef exprime le désir de voir émerger des méthodes de vote plus sophistiquées qui permettent d’exprimer des préférences plus nuancées, par exemple, en permettant aux utilisateurs de classer les options par ordre de préférence.
La discussion a également évolué vers le sujet des Airdrops dans l’écosystème de Cosmos, l’exemple de Celestia dernièrement qui sont utilisés comme stratégie pour attirer et récompenser les utilisateurs. Youssef souligne une réflexion sur l’efficacité de cette stratégie pour renforcer l’engagement des utilisateurs dans la durée et pour les inciter à participer plus activement à la gouvernance. Avec sa double casquette, il partage son point de vue sur les avantages pour ceux qui détiennent des tokens de long terme, mentionnant comment les snapshots pour les AirDrops sont souvent pris durant les périodes de basse valeur de token, récompensant ainsi les détenteurs à long terme.
« Si on veut que la crypto et la blockchain réalisent ses promesses… c’est inévitable que on va de plus en plus bouger des Cex vers les Dex. »
L’interconnectivité des blockchains grâce à l’IBC
L’IBC (Inter-Blockchain Communication) a été présenté comme un protocole essentiel dans l’écosystème Cosmos. Il permet aux différentes blockchains de communiquer et d’échanger des informations de manière sécurisée et efficace.
Cette interopérabilité favorise une collaboration sans précédent entre les différents acteurs de l’écosystème. En comparant l’IBC (Inter-Blockchain Communication) à un langage commun, Youssef a souligné son rôle dans la création d’un écosystème où les barrières linguistiques sont levées.
L’objectif de l’interopérabilité ? L’expérience utilisateur et favoriser l’adoption.
La complexité des opérations pour les nouveaux utilisateurs a été soulignée, ainsi que la nécessité d’améliorer l’expérience utilisateur et l’abstraction des processus techniques tels que l’IBC. L’importance de la liquidité et de l’adoption de stablecoins comme l’USDC a été mentionnée comme un moyen de simplifier l’entrée dans l’écosystème Cosmos. L’éducation et les ressources ont également été abordées comme des éléments clés pour favoriser une adoption massive et équitable de la blockchain.
Cette interview avec Youssef nous a permis de mieux comprendre les défis et les opportunités liés à la gouvernance et à l’interopérabilité dans l’écosystème Cosmos. La centralisation des décisions, l’importance des Airdrops, l’interconnectivité des blockchains grâce à l’IBC, la sécurité partagée et la vision d’une « zone économique atomique » ont été au cœur de la discussion. Nous avons également pris conscience des défis de l’expérience utilisateur et de l’adoption, ainsi que de l’importance de l’éducation et des ressources pour soutenir le développement de cet écosystème en pleine croissance.
Comme il est de coutume, à Youssef, le mot de la fin :
» Dans 5, 10 ans, 20 ans peut-être, 99.9 % des transactions sur la blockchain ne seront pas faites par des humains mais par des machines. »